L'engagement politique des jeunes : c'est le thème que se proposait d'explorer le quotidien Libération le jeudi 11 février, à travers une interview de la politologue Anne Muxel, auteur de Avoir 20 ans en politique.
L'article est consultable en ligne sur
L'interview est à lire, bien entendu, ne serait-ce que pour son analyse des nouvelles formes d'engagement qui seraient propres à une génération.
Cependant, il est véritablement regrettable, d'un point de vue scientifique, qu'aucun élément de comparaison ne soit véritablement donné : il aurait été intéressant de pouvoir comparer les chiffres de l'abstention des "jeunes" avec l'abstention de la génération précédente au même âge, ou encore les comportements d'électeurs appartenant à des classes d'âge différentes lors d'une même élection . Ceci n'est fait que trop rapidement, au détour d'une phrase : "6 Français sur 10 ne se sont pas déplacés non plus."
Par ailleurs, les analyses de l'INSEE nuancent les affirmations de Mme Muxel: voici quelques données que j'ai sélectionnées. Pour les étudiants, il peut être intéressant de se demander en quoi elles complètent ou apportent un contre-point à l'article...
Doc 1.
Champ : électeurs inscrits en France métropolitaine.
Source : Insee, fichier national des électeurs, mars 2007.
Doc. 2.
Ainsi pour les élections présidentielles de 2007 : "Les jeunes se sont inscrits en nombre. En 2007, en métropole, près de 1,4 million de personnes sont inscrites pour la première fois sur les listes, soit 3,4 % du corps électoral.
Le facteur démographique et l’inscription d’office des jeunes qui ont atteint 18 ans en 2006 ne suffisent pas à expliquer l’ampleur du phénomène. En effet, les inscriptions d’office ne représentent que 40 % des nouvelles inscriptions. Au-delà, 830 000 électeurs sont venus d’eux-mêmes se faire enregistrer fin 2006 : la moitié sont âgés de moins de 30 ans et un quart ont entre 30 et 39 ans (graphique 2). La proportion de nouveaux inscrits atteint 6 % parmi les 18-24 ans (hors inscription d’office), 5 % parmi les 25-29 ans et 4 % parmi les 30-34 ans. Ce mouvement d’inscription des générations récentes à la veille du scrutin présidentiel de 2007 illustre a contrario la position de retrait qu’une partie d’entre elles avait adoptée au cours des années passées. Il s’agit un peu plus souvent d’hommes, dans 52 % des cas, alors que les hommes ne représentent que 47 % du corps électoral." (Insee)
Doc. 3.
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